Ces causes exactes seront relevées après l'examen des deux boîtes noires de l'appareil qui sont entre les mains des enquêteurs. Mais en attendant cette étape, les principaux protagonistes concernés dans cet accident se livrent déjà à ce qui pourrait être qualifié de jeu de ping-pong en se renvoyant la responsabilité de la catastrophe. Il s'agit de la compagnie Hewa Bora et de la Régie des Voies Aériennes (RVA).
Au cours d'une conférence de presse tenue mardi dernier au siège de la compagnie Hewa Bora Airways (HBA), le directeur général de cette compagnie M. Stavros Papaioannou a écarté toute hypothèse d'un accident d'origine technique. Il a attribué cet accident à une erreur de service de guidage de la RVA.
La tour de contrôle de l'aéroport, a affirmé M. Papaioannou, était dirigée par un stagiaire qui, a-t-il ajouté a orienté le pilote sur la piste 31 en proie aux orages, au lieu de la piste 13 qui était dégagée et où ont atterri précédemment deux autres avions.
Pour le patron de HBA, son pilote s'est retrouvé bel et bien à une altitude qui lui a permis d'amorcer l'atterrissage. Ce qui explique sa communication avec la tour de contrôle.
Reconnaissant toutefois que la vraie cause de l'accident sera révélée après lecture de paramètres de vol qui seront fournis par les deux boites noires de l'avion, le DG de HBA a également reconnu que son boeing 727 vieux de 34 ans n'a pas volé pendant un certain temps.
Raison évoquée: l'avion devait changer de configuration. Il était passé de la configuration VIP à la configuration commerciale.
S'agissant de la non assurance de l'avion de Hewa Bora, à la Société Nationale d'Assurances (Sonas), Stravros Papaioannou a fait savoir que sa compagnie est assurée auprès d'un assureur britannique basé à Londres. Cette préférence, a-t-il indiqué, s'explique suite au refus de la Sonas d'indemniser les victimes du crash de l'avion de HB qui a eu lieu en 2008. Selon Stavros Papaioannou, sur 1.500.000 $ d'indemnités, la Sonas n'aurait payé que 75.000 $.
Réponse de la RVA
Du côté de la RVA, la réaction ne s'est fait attendre après les accusations du patron de HBA. Un Jour après la conférence de presse, les aiguilleurs du ciel, agents de la RVA se sont à leur tour adressé à la presse pour rejeter les allégations de Stavros Papaioannou.
Dans un compte rendu d'une assemblée générale qu'ils ont tenu avant-hier, les agents de la RVA, regroupés au sein de l'Association des contrôleurs de la circulation aérienne du Congo (ACCA), ont fait savoir que l'agent commis à la tour de contrôle de Kisangani le jour du crash est qualifié et non un stagiaire. M. Godard Wamba, président de l'ACCA, a invité le patron de HBA à faire un démenti de ses allégations.
Il a nié aussi l'existence de communication entre la tour de contrôle et le pilote de l'avion. Ce dernier, a en croire M. Wamba, n'a pas été aperçu par le contrôleur aérien commis à la tour de contrôle.
S'agissant de l'arrestation de deux contrôleurs de Kisangani, l'ACCA exige leur libération en attendant les résultats des enquêtes. L'association menace d'assurer un service minimum.







